Les causes des céphalées sur le lieu de travail
Rédigé par le Docteur Colleen Doherty
– Un article du site Verywell Health –
Les céphalées entraînent non seulement l’absentéisme au travail, mais aussi bien souvent une baisse de productivité pour l’employé qui essaie de rester au travail.
D’ailleurs, selon une étude préalable publiée dans le Journal of Occupational and Environmental Medicine (Revue de la médecine du travail et de l’environnement), les individus perdent approximativement 4 jours de travail par an à cause des céphalées, la majorité se présentant sous forme de migraines ou de céphalées de tension.
Il y a différentes raisons pour lesquelles vous pouvez être sujet aux céphalées sur votre lieu de travail. Cependant, partir du travail n’est pas une option pour la plupart d’entre nous, sauf si les céphalées sont invalidantes. La bonne nouvelle est qu’en apprenant davantage d’informations sur les potentiels déclencheurs des céphalées au travail, vous pourrez identifier vos propres déclencheurs – c’est le premier pas afin de les soulager et de les prévenir avant même qu’elles ne surviennent.
Déclencheurs de céphalées au travail
Il existe un certain nombre d’éléments déclencheurs qui peuvent démarrer une céphalée sur le lieu de travail. Ceux-ci comprennent :
- Le stress lié à votre travail quotidien.
- Un sommeil insuffisant ; un réveil trop tôt sur les jours de travail.
- Le manque de caféine ; ne pas boire de café un jour, ou bien boire une quantité moindre qu’habituellement.
- Le fait de « sauter » le petit-déjeuner ou le déjeuner.
- Il existe aussi des déclencheurs environnementaux comme la lumière, le reflet de l’écran de votre ordinateur ou les bruits forts.
- Les problèmes liés à l’ergonomie (par exemple, une mauvaise posture à votre bureau).
Le stress est probablement le déclencheur qui nous touche le plus. Lorsque l’on parle du stress au travail, cela se réfère normalement au stress cognitif, comme le stress ressenti lorsque l’on mène une tâche mentalement éprouvante au travail. On peut aussi ressentir du stress psychologique, comme le stress émotionnel de travailler en équipe, ou l’anxiété liée à l’efficacité au travail.
Le stress a énormément d’effets sur les céphalées. Par exemple il peut non seulement déclencher une migraine ou une céphalée de tension, mais il peut aussi mener à une évolution chronique de celles-ci. Le stress peut donc aggraver l’invalidité et la qualité de vie liées aux céphalées.
La manière dont le stress déclenche les céphalées n’est pas totalement comprise, mais les scientifiques pensent que cela rend certaines personnes plus vulnérables à certains déclencheurs environnementaux. Le stress peut également entraîner la libération de certaines substances chimiques inflammatoires, comme l’histamine, les prostaglandines et l’oxyde nitrique, qui déclenchent donc l’inflammation des récepteurs de douleurs présents dans le système nerveux.
Autres potentiels déclencheurs de céphalées au travail
Selon une étude publiée dans le Journal of Occupational and Environmental Medicine, les éléments suivants représentent également de potentiels déclencheurs de céphalées sur le lieu de travail :
- Les déclencheurs psychologiques et sociaux comme les conflits de rôle.
- Un environnement professionnel avec peu d’interactions sociales.
- Un harcèlement moral de la part de votre supérieur ou de vos collègues.
Il est également intéressant de souligner que les personnes ayant une satisfaction globale de leur travail assez faible, ainsi que les personnes souffrant d’un manque de pouvoir de décision, ou de contrôle sur l’intensité de leur travail, présentent des céphalées plus sévères.
Combattre les céphalées sur le lieu de travail
Si vous développez une céphalée au travail, le mieux est de s’en occuper rapidement. Si vous avez des antécédents de migraines modérées à sévères, et que vous prenez d’habitude un triptan pour les traiter, assurez-vous de préparer ce médicament, qu’il s’agisse d’en avoir dans votre portefeuille ou votre sac, ou dans votre tiroir de bureau. Si votre céphalée est légère, vous pouvez alors essayer des stratégies non médicamenteuses en premier lieu, comme :
- Appliquez une compresse froide sur votre front, vos tempes ou votre cou.
- Buvez un grand verre d’eau.
- Si vous avez une salle de pause dans vos bureaux, alors éteignez les lumières et fermez les yeux pendant dix à vingt minutes.
- Massez vos tempes ou autre endroit de la douleur sur votre tête.
Si cela ne soulage toujours pas votre douleur, il est temps d’envisager de prendre un médicament antidouleur sans ordonnance comme du paracétamol ou un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) comme l’ibuprofène. Assurez-vous bien de discuter avec votre professionnel de santé avant de prendre tout médicament, car chaque personne est différente et ils ne sont pas sans danger pour tous.
Également, gardez à l’esprit que si vous êtes sujet aux céphalées plus d’une fois par semaine, ou si vous prenez des médicaments pour vos céphalées au moins deux fois par semaine, vous pouvez être éligible à un traitement quotidien préventif de la migraine.
UN DERNIER CONSEIL
En conclusion, si vous êtes sujet aux céphalées sur votre lieu de travail, essayez d’en déterminer la cause, et pensez à tenir un journal de migraines afin de vous aider à analyser vos crises.
Rappelez-vous également de prendre soin de vous et de vos besoins fondamentaux. Mangez un petit-déjeuner. Prenez le temps de prendre un déjeuner sain. Sortez prendre un peu d’air frais plusieurs fois dans la journée. Faites de l’exercice avant ou après le travail, ou quand vous sortez du travail, afin que votre esprit se repose également de votre vie professionnelle.
Si le stress de votre travail est trop accablant, pensez à suivre des techniques de gestion du stress comme la relaxation, la méditation ou le yoga. Discutez avec votre professionnel de santé afin de développer une vraie stratégie pour combattre vos céphalées.
Source : https://www.verywellhealth.com/work-related-headache-triggers-1719655
Rédigé en Anglais par le Dr Colleen Doherty, spécialiste en médecine interne diplômée et souffrant de sclérose en plaques. Les données et informations médicales ont été vérifiées par le Dr Nicholas R. Metrus.
Traduit par Morgane RIVERA-VARGAS, bénévole à la Voix des Migraineux.
Mis en ligne en juillet 2023